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Au service secret de Sa Majesté (2)

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Au service secret de Sa Majesté (2) Empty Au service secret de Sa Majesté (2)

Message par Admin Dim 28 Jan 2024 - 17:17

Rick O'lonell a écrit:
Au service secret de Sa Majesté (2) Alfred-kincade---...de-rick--4edcd59
-Alfred Kincade -
[Majordome de Rick]
Telle une sangsue s’accrochant à son désir premier, la douleur persistait et ne disparaissait guère. C’était problématique lorsque l’on voulait se servir de son bras pour tirer, par exemple. Dans une salle spécialement aménagée pour s’entraîner à l’adresse du tir, Rick en fit l’amère expérience au moment de se remettre dans le bain : aucun de ses tirs ne touchait la cible. Serrant les dents et traversé par un sentiment de lassitude, l’ancien soldat de la République croisa le regard de Kincade à travers la baie vitrée. Celui-ci disparut aussitôt.

Le traumatisme de la Forge Stellaire semblait bien plus profond qu’il ne le croyait. Ses blessures physiques étaient bien évidemment un handicap pour ce boulot en CDD mais il savait parfaitement qu’il était capable de se surpasser et d’oublier la douleur et la fatigue. Ce n’était pourtant plus le cas face à cette cible… Le natif de Dantooine avait perdu toute confiance en lui et en ses qualités. Bien que les forces Naboos n’aient pas été concernées par de périlleux affrontements à bord de la Forge Stellaire (contrairement à d’autres forces armées) ce retour au front avait suffi à réveiller l’âme du guerrier qui sommeillait à l’intérieur du Sénateur. Durant les premières années de retraite militaire, cette âme s’était tout simplement endormie, attendant patiemment son réveil qui était intervenu plus vite que prévu. Mais des doutes étaient permis quant à la véritable nature de cette « âme de soldat » : celle-ci habitait-elle toujours le corps de Rick O’lonell ? Celle-ci n’avait-elle pas disparu alors que le valeureux soldat abandonnait les armes pour la diplomatie et l’art de la parole ? Regardant attentivement la crosse de son Blaster ELG-3a, Rick commença à douter sérieusement. Mais sa détermination reprit rapidement le dessus. Brandissant à nouveau l’arme droit devant lui, il se dirigea vers la cible tout en tirant des décharges d’énergie dans sa direction. Rick s’arrêta à plusieurs mètres de l’objectif et fit une grimace avant de se masser l’épaule gauche : en plus d’insister sur son bras qu’il ne pouvait utiliser, il n’avait pas touché la cible. Pas même une seule fois.

Le voyage entre Naboo et Coruscant devait durer entre dix et douze heure, ce qui laissait du temps à l’ancien militaire de se préparer dans sa tâche. A propos : quelle était cette tâche ? Rick avait été chargé par Sa Majesté la Reine de Naboo de retrouver les deux soldats de la Royale Delta Force qui manquaient à l’appel. Localisés sur Coruscant –au sein de la Cité Impériale- grâce à leur balise de secours, ils n’étaient pas repartis de la Forge Stellaire avec le reste de leurs camarades. Peut-être étaient-ils morts. Peut-être ne l’étaient-ils pas… Si toutes les possibilités étaient à envisager, Rick restait confiant. Mieux, il était persuadé que ses compatriotes étaient en vie. Pourquoi ? Il n’en avait strictement aucune idée… Depuis toujours, Rick était habité par cette flamme qui le rendait optimiste et qui le faisait espérer. L’espoir selon lui pouvait faire avancer et évoluer beaucoup de choses. Comment pouvait-on vivre dans le pessimisme ? Quoi qu’il en soit, une volonté de fer l’accompagnait pour mener à bien sa mission secrète. Et s’il y avait de nombreux points noirs dans cette quête, la volonté suffisait pour aller au bout de l’objectif. Il ne fallait rien d’autres.

Rick dut se remettre à la musculation pour se rendre compte à quel point il en avait réellement besoin. Lors des premières années de sa « retraite » militaire, le vieux gaillard avait eu l’habitude d’entretenir sa condition physique en compagnie de son garde du corps, le valeureux Panalka. Mais plus les journées passèrent et moins cette activité devint primordiale pour l’ancien militaire. C’est ainsi qu’il eut du mal à enchaîner plus de quinze tractions sans éprouver d’énormes difficultés à tenir le rythme. S’apprêtant à relâcher la barre métallique pour souffler un peu, il choisit de continuer l’exercice physique lorsqu’il vit arriver derrière lui son nouveau majordome, le dénommé Alfred Kincade. Celui-ci vint s’installer près d’un établi d’où il attrapa plusieurs pièces détachées. Il avait l’air de vouloir bricoler un peu. Mais il était surtout venu ici pour dialoguer avec Rick et pour l’informer de tout ce qu’il savait sur sa mission. Pendant ce temps-là, l’ancien soldat de la République résistait avec tant bien de mal, suspendu à la barre par on ne sait quelle force. Il ne lâcherait pas tant que Kincade ne serait pas hors de vue.


-Je me suis renseigné sur la position exacte de nos deux soldats. D’après ce que j’ai pu trouver, ils se trouvent dans un immeuble de quinze étages appartenant à la multinationale Beemen Industries. C’est une illustre société spécialisée dans la production d’accessoires de combat, notamment des implants crâniens, O’lonell en profita pour ralentir le rythme des tractions, conscient que la situation devenait intéressante et que cela lui permettait de respirer et de faire retomber l’intensité de l’exercice, tout comme vous, je me demande ce que cette multinationale vient faire dans cette histoire. Toujours est-il que je suis tombé sur une information très… intéressante à savoir : est organisé ce soir par cette même multinationale une soirée de présentation d’un nouveau produit phare destiné à entrer sur le marché galactique. Le hasard, monsieur Rick ? Je ne pense pas… termina Alfred, l’air pensif et le visage inquiet, en regardant son compagnon de voyage.
Remarquant l’exténuation extrême de Rick qui avait arrêté ses exercices, Alfred fut sur le point de changer de sujet et d’évoquer la condition physique du jeune Sénateur mais ce dernier reprit de plus belle. C’était à se demander par quels moyens il arrivait à enchaîner les tractions sans attraper un malaise : son visage le trahissait, lui qui était aussi rouge que les terres de Mustafar.

-Ah et… Si vous n’étiez pas au courant, Kincade fit mine de se désintéresser de l’état physique de son protégé et reprit la tâche qu’on lui avait assigné : renseigner Rick sur la mission qu’il devait remplir, sachez que Beemen Industries est l’un des principaux soutiens financiers de la campagne de monsieur… Zain Venan. Cette affaire devient encore plus intéressante, mais aussi plus inquiétante, monsieur Rick… Il suffit d’un seul faux pas et vous tomberez dans un gouffre dont il sera difficile d’en sortir. Il suffit d’un seul pas pour que…

-Il n’y aura pas de faux pas, Alfred. Il n’y aura pas de faux pas, assura Rick qui retomba une nouvelle fois sur ses deux pieds, abandonnant l’exercice qui devenait bien trop compliqué pour lui.
Alfred ne répondit pas mais il était facile de connaître son opinion : il était plus qu’inquiet pour Rick et pour Naboo. Non rassuré par les paroles du Sénateur, le vieil homme quitta la pièce et disparut dans les coursives du cargo. Une aubaine pour Rick qui se laissa tomber par terre, épuisé et essoufflé par l’effort inhumain qu’il avait entrepris. Il ne pensait pas à sa mission, ni aux informations qu’il avait reçu d’Alfred. Le politicien ne pensait qu’à respirer et à se reposer.

Autant être honnête avec lui-même : Delta 66 était définitivement mort, l’âme du soldat avec lui.



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Au service secret de Sa Majesté (2) Empty Re: Au service secret de Sa Majesté (2)

Message par Admin Dim 28 Jan 2024 - 17:18

Rick O'lonell a écrit:
Ces derniers jours et ces dernières heures avaient réservé beaucoup de surprises. La destruction de la Forge Stellaire, l’exécution du leader Renégat Hell, le retour sur Naboo et la rencontre avec Alfred, l’annonce des deux soldats non revenus à la maison… C’était à en perdre les repères et la notion du temps. Rick en vint alors à enquêter sur ce qui était mis à sa disposition pour cette mission : un cargo léger YT-1300 modifié et d’innombrables armes à feu blasters qui semblaient lui appartenir. Mais si c’était le cas, il n’était pas au courant de les avoir un jour possédé… Cet Alfred Kincade l’intriguait également. La Reine lui cachait quelque chose, tout comme ce vieil homme qui ne semblait pas vouloir se séparer de lui. Etait-ce plus important qu’il ne le pensait ? Caché dans une coursive sombre du transport, Rick observa minutieusement son compagnon de voyage qui réparait un circuit endommagé. Qui était-il –vraiment- ? Il n’en avait aucune idée, mais une mystérieuse voix l’incitait à faire confiance à son majordome comme il ferait confiance à un membre de sa famille. Il n’y avait aucune inquiétude à avoir concernant cet homme, son instinct avait raison. Mieux valait se concentrer sur sa mission que perdre le temps précieux qui lui était attribué. Il aurait tout le loisir de se renseigner auprès d’Alfred une fois qu’ils seraient de retour sur Naboo.

Confortablement installé sur un matelas dans les dortoirs du cargo, le Gouverneur de Naboo étudiait sur un Datapad les quelques informations précieuses qu’Alfred avait réuni pour lui. La multinationale Beemen Industries organisait une soirée à son siège social, sur Coruscant, pour la présentation d’un nouveau produit. Les balises des deux soldats Naboos disparus se trouvaient dans ce même bâtiment. Et cette société avait des liens étroits avec Venan et le parti Impérial dont il faisait partie, principal adversaire de Rick pour les prochaines élections gouvernatoriales de Naboo... Il y avait obligatoirement un rapprochement. Le hasard n’y était pour rien. Rick allait devoir assurer ses arrières et faire preuve d’une grande discrétion à l’intérieur du bâtiment. Le politicien devait également préparer et planifier toute son opération : comment devait-il s’infiltrer à l’intérieur du bâtiment ? et par quels moyens ? Malheureusement, il disposait de trop peu de temps pour mener à bien l’opération dans les meilleures conditions. Mais l’adrénaline et la peur de l’échec le motivèrent, si bien qu’il restait confiant avant même le début de la mission. C’était une bonne chose. Et puis le camouflage et le déguisement étaient les meilleures armes d’O’lonell depuis son retour de la bataille de la Forge Stellaire, lui qui avait su –plus ou moins- cacher les maux qui l’habitaient. Cette manœuvre secrète était faite pour lui, il n’y avait aucun doute possible.


-Monsieur Rick, le Sénateur sursauta, peu habitué à avoir quelqu’un en permanence à ses côtés pour l’assister : il s’agissait juste d’Alfred, j’ai quelques… créations… à vous montrer. Venez, dit-il avant de repartir vers l’intérieur du vaisseau.
Rick se leva, curieux de voir ce qu’avait à lui proposer le vieil homme. Il le suivit jusqu’à la salle de soins qu’il n’avait pas encore eu le loisir de découvrir. Il y avait là un lit médical, des étagères contenant des médicaments et des sacoches de soins, ainsi qu’un droide médical poussiéreux et en mauvais état qui était désactivé. Rick observa alors son compagnon qui s’approcha de lui et qui lui tendit des protections : une cuissarde et une épaulière. Le Sénateur lança un regard curieux au vieil homme qui lui répondit par un sourire avant d’ajouter quelques mots à sa réponse faciale.

-J’ai parfaitement remarqué vos blessures à la cuisse droite et à l’épaule gauche, monsieur. Vous faites semblant d’être en pleine forme mais des signes ne trompent pas. J’ai donc travaillé sur des protections renforcées et, avec un minimum de connaissances acquises au cours de ma longue vie, j’ai pu vous fabriquer ceci, Rick essaya les deux protections, mais elles n’eurent aucun effet instantané, vos douleurs ne disparaitront pas en quelques minutes. A vrai dire, il se peut qu’elles ne disparaissent jamais. Mais elles devraient apaiser la souffrance due à l’utilisation de ces parties fragilisées de votre corps. Elles devraient également limiter les dégâts… Enlevant les protections avec hâte avant de se diriger une nouvelle fois vers le chemin de la solitude et de la tranquillité, Rick s’arrêta sans se retourner lorsque Alfred prit à nouveau la parole, ne négligez pas votre santé physique. Vous êtes jeune et c’est d’une importance crucial pour vous, bien plus qu’un autre, dit le vieil homme qui n’attendait aucune réponse mais juste des actes responsables de la part du Sénateur.
Rick ne croisa pas le regard de Kincade dans l’immédiat. Les yeux perdus dans le vide du vaisseau, il réfléchit quelques instants avant de prendre la parole. Sa réaction fut instinctive, il n’avait à aucun moment imaginé évoquer ce sujet si tôt.

-Qui êtes-vous réellement, Alfred ? D’où provient ce vaisseau ? D’où proviennent ces armes ? Que faisiez-vous dans ma demeure à mon retour de la Forge Stellaire ? Et surtout : que me cachez-vous de si… important?! Interpella le politicien d’un ton presque menaçant envers son majordome, vous n’êtes pas la seule personne à pouvoir lire dans les yeux d’un autre. Je vous regarde, et j’ai l’étrange sensation de ne pas avoir un étranger en face de moi. Et pourtant, c’est ce qui aurait dû se passer…
Alfred soupira, prit en mains quelques bricoles dont il avait certainement besoin et commença à se diriger vers la sortie. Rick eut une curieuse réaction, celle de se mettre sur le chemin du vieil homme comme pour l’obliger à lui donner des réponses. Mais le natif de Dantooine avait parfaitement compris ce que voulait signifier l’absence de mots de son camarade : le moment était mal choisi pour parler de tout ça. En soit, Alfred venait de faire clairement comprendre au jeune homme que ce qu’il cachait était encore plus important que tout ce qu’il pouvait s’imaginer. Rick esquissa un sourire, son regard perdu dans le vide alors que Kincade fuyait. Mais comme pour se rattraper, ce dernier s’arrêta et donna une réponse brève au politicien.

-J’ai promis à la Reine Oliwia que je ne vous en parlerai pas dans l’immédiat. Mais je le ferai. C’est tout ce que je peux vous promettre pour le moment, dit-il avant de disparaître du champ de vision de Rick, reposez-vous, nous nous rapprochons du Noyau.

Ainsi ses premiers doutes étaient confirmés : la Reine Oliwia et Alfred Kincade partageait des connaissances qu’ils ne voulaient –à priori- pas lui transmettre. Pas dans l’immédiat, en tout cas…
Rick O'lonell a écrit:
Les dernières heures du trajet passèrent à une vitesse folle. Plongé dans un univers de question qui le tracassait de plus en plus chaque seconde écoulée, Rick ne vit pas le temps passer et regretta l’arrivée imminente sur la planète capitale, Coruscant. Si seulement il s’était préparé correctement durant le voyage au lieu de gaspiller de précieuses minutes à réfléchir et à réfléchir sans cesse. Une réflexion qui, au final, se révéla être inutile car les réponses qu’il cherchait ne pouvaient tout bonnement pas être dénichées en claquant des doigts. S’il voulait faire évoluer ce sentiment d’incompréhension, il devait passer par les connaissances d’autres personnes. Parmi elles la Reine Oliwia, ou bien Alfred, qui lui avait « promis » de lui en parler quand ils seraient rentrés sur Naboo. Bien. Il ne suffisait plus qu’à remplir la mission pour laquelle ils étaient venus sur le monde central de l’Empire. C’était presque à se demander si Rick -une fois n’est pas coutume depuis le retour de la Forge Stellaire- ne plaçait pas la vie des deux soldats Naboos au second plan, désormais… Mais c’était se voiler la face : si le Sénateur, durant le trajet, avait choisi d’oublier la tâche que la Reine lui avait donné, c’était certainement par peur que ses craintes vis-à-vis des deux hommes qu’il devait sauver ne soient fondées : et s’il les retrouvait mort ? Et s’il ne les ramenait pas vivants sur leur monde ? … Oui, il valait mieux penser à autre chose qu’à cette idée pessimiste.

La voix de Kincade se fit entendre depuis le cockpit. Celui-ci informait son compagnon de voyage de l’évolution de leur arrivée. Les douanes orbitales furent évitées sans difficulté et le cargo dans lequel ils avaient voyagé pu pénétrer rapidement dans l’atmosphère peu accueillante de Coruscant. De son côté, Rick tentait de se tenir prêt pour l’atterrissage. Du moins s’il y avait un atterrissage. Sur les quelques entrées en matière qu’il avait imaginé, l’ancien militaire avait pensé à la descente en rappel depuis les airs. Un réflexe de son ancienne vie de soldat, celle qui était déjà loin et qui n’avait plus rien à voir avec celle qu’il menait aujourd’hui… Paix à l’âme du regretté Delta 66, ce valeureux fils de fermiers Dantooiniens qui avait gravi bien des échelons avant de s'éteindre.

Kincade était aux commandes du cargo. Celui-ci s’était tracé un chemin solitaire dans les airs de Coruscant pour rejoindre la Cité Impériale, éclatante de couleurs et de grandeur. Ses grands buildings et leur architecture noble, son activité, sa richesse… en faisaient le centre d’affaires le plus majestueux de tout le Noyau. Mais c’était souvent au cœur de ces quartiers que l’on rencontrait des activités d’une moralité affligeante tel que la corruption. Enfin, le Sénateur de Naboo n’était pas venu ici pour penser ou pour parler politique. Du moins il n’imaginait pas un tel scénario, lui qui imaginait entrer dans le siège social de Beemen Industries et en ressortir aussitôt avec ses soldats sur le dos. Rejoignant son majordome dans le cockpit, Rick figea son attention sur le grand immeuble qui accueillait la soirée de gala de la multinationale. Comme prévu, celui-ci était bien imposant et il allait devoir faire des heures supplémentaires pour trouver ses cibles dans l’un des quinze étages qu’il avait devant ses yeux. C’est à ce moment qu’il se demanda qui était le con qui avait programmé son discours de campagne le lendemain même de sa mission, le con en question se trouvant être Rick O’lonell lui-même.

-Je vous aurais bien proposé de vous infiltrer discrètement dans ce bâtiment mais j’ai bien peur que ça ne soit impossible pour vous. Votre personnalité même joue contre vous pour ce type de manœuvre, Sénateur : si la logique est respectée, votre adversaire politique Zain Venan devrait se trouver ici-même en ce moment pour montrer à la société Beemen et à ses actionnaires qu’il est reconnaissant de leur aide financière dans sa campagne sur Naboo. S’il venait à tomber sur vous, alors vous seriez dans de beaux draps. Mais si vous apparaissez à cette soirée en tant que Rick O’lonell, Sénateur et Gouverneur de la paisible Naboo, alors votre présence serait légitime, bien que Venan pourrait se demander si votre venue ne cache pas des intérêts politiques. Votre affrontement futur dans les élections gouvernatoriales peut alors être un désavantage comme un avantage : vous jouerez sur deux échiquiers tandis que lui, il ne jouera qu’une seule partie. Mais comme je vous l’ai déjà dit… Rick avait presque réussi à afficher un sourire : pendant quelques secondes, Alfred n’avait montré aucune inquiétude, mais comme à son habitude il s’apprêtait à mettre en garde le politicien, il y a beaucoup trop de choses qui ne prédisent rien de bon: le gala de Beemen pour leur nouveau produit, les liens étroits avec Zain Venan, et la présence de nos deux militaires certainement retenus captifs… Il y a certainement des rapports. Et si rapports il y a, autant vous dire que vous prenez de graves risques, conclut le vieil homme qui, pour une fois, n’appuyait pas ses paroles de son regard paternel, lequel était attentivement porté sur la tour Beemen Industries qui se rapprochait toujours un peu plus d’eux.
Rick commençait à cerner la personnalité très protectrice de son nouveau majordome. L’ancien militaire était certainement aveuglé depuis le début par son attachement aux soldats disparus à qui il avait donné sa parole de Sénateur qu’ils reviendraient vivants sur Naboo. Il était devenu tel un enfant qui oublie toute responsabilité et qui ne pense pas aux conséquences de ses actes. Et si sa manœuvre secrète dans les couloirs de Beemen Industries venait à remettre en cause son image de Sénateur ? Et si on le surprenait en train de faire ce qu’il n’était pas censé faire ? Ressentant ses premières inquiétudes réelles de la soirée, Rick vint à se demander quelle réaction il aurait si on venait à le prendre en flagrant délit. A visage découvert, il aurait une palette d’action largement réduite. Les aléas de la célébrité, pourrait-on dire. Mais la confiance était de mise. Serein et fort, le jeune homme allait revenir sur Naboo la conscience tranquille due au devoir entièrement rempli. Il allait réussir sa mission. Car il ne voulait décevoir personne.

-Comme toute personne civilisée, je vous conseillerais donc de « frapper à la porte » et de rentrer après que l’on vous ait accepté. Et si jamais vous avez un souci à l’accueil –si, par exemple, il vous manque une invitation-, jouez de votre charisme et de votre notoriété publique pour être accepté parmi les convives. Je pense que ça fait partie de vos atouts, Monsieur, déclara le majordome, plein d’humour et débordant d’imagination, j'ai pensé à amener pour vous un costard à votre taille -bien que vous ayez perdu votre musculature d'antan et qu'il risque donc d'être une taille au dessus-. Celui-ci fera néanmoins l'affaire, je suppose?
-Je ne vous le fais pas dire, Alfred, répondit Rick avec le sourire.
C’était bien la première fois que le Sénateur de Naboo était content d’avoir à ses côtés cet homme. Protecteur quand il le devait, rassurant quand il le fallait, Kincade semblait finalement être une personne que tout individu souhaitait avoir dans son entourage. Mais le jeune homme était toujours gêné par le drôle de sentiment qui l’accompagnait toujours et qui ne faisait que s’accentuer : le vieil homme semblait en connaître d’avantage sur Rick que lui-même en savait sur sa personne. Et c’est une chose qu’il n’appréciait guère. Mais il devait se reconcentrer sur la principale raison de sa venue sur Coruscant.

Car une soirée dantesque –à tous les sens du terme- s’annonçait au siège social de Beemen Industries. Et cette soirée venait juste de commencer...

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Message par Admin Dim 28 Jan 2024 - 17:18

Rick O'lonell a écrit:
Les véhicules de luxe se bousculaient pour atterrir devant la grande place du gigantesque bâtiment. Deux à deux –c’était le genre de soirée où on venait obligatoirement accompagné-, ces membres de la haute sphère politique et de la bourgeoisie locale entraient dans la cour d’accueil de Beemen Industries le sourire aux lèvres, ravis de passer la soirée aux côtés de ceux qui leur ressembler. La société spécialisée dans la production d’implants crâniens choisissait bien ses clients. Visiblement, elle avait méticuleusement ciblé les personnes qui seraient invitées à la grande soirée de gala pour la présentation de leur nouveau produit. Rick O’lonell, Sénateur de Naboo mais issu de la classe paysanne de Dantooine en serait presque jaloux. Mais jaloux de quoi, au final ? Ces gens vivaient dans leur monde fermé. Le confort, le luxe, le bien-être… S’ils connaissaient tout ça dans leur quotidien, ils ne connaîtraient jamais la chose primordiale pour un Homme: la réalité de la vie. Pour eux, toutes les choses qu’on rapportait sur les bas-fonds de Coruscant n’étaient que pure diffamation. Il était vrai qu’à trois cent mètres d’altitude, à travers la baie vitrée de son sublime hôtel sept étoiles de la Cité Impériale, on pouvait tout apercevoir dans les bas-étages de la Capitale, de la pauvreté en passant par la prostitution…

Arrivé en taxi il y a seulement quelques minutes, Rick se cachait désormais dans un coin de la cour et attendait l’arrivée d’Alfred qui mettait du temps à trouver une place de parking pour leur transport. Le politicien choisit de braver l’ennui en dévisageant l’ensemble des invités qui traversaient une place déjà bondée. Principalement des Humains probablement originaires de Coruscant –bien que certaines femmes portaient des robes à soie Corelliennes, habits de la haute sphère bourgeoise de la planète indépendantiste- Rick ne se sentait pas intégré au milieu de ces individus. Heureusement qu’il n’avait pas été invité personnellement, signe qu’il aurait été placé dans la même famille que ces aristocrates.


-Excusez-moi, vous n’auriez pas du feu ?

Remarquant que l’on s’adressait à lui, Rick se retourna lentement et aperçut une charmante jeune femme vêtue d’une de ces robes de soie que l’ancien militaire avait déjà aperçue plus tôt. Les yeux sombres et la peau -presque- mât, elle semblait être seule. Elle tenait une cigarette dans la main droite et se rapprochait doucement de l’homme au smoking, les deux individus finissant par se retrouver à quelques centimètres l’un de l’autre.

-Veuillez me pardonner, je ne fume pas, répondit le Sénateur, son sourire toujours en place, vous ne devriez pas fumer ces choses, vous n’en avez pas besoin… continua le jeune homme alors que la demoiselle repartait déjà.
Le politicien ne pouvait s’empêcher d’engager la discussion à chaque fois qu’il tombait sur une élégante jeune femme. La situation se produisait –à vrai dire- souvent avec les jeunes secrétaires du Palais Royal qu’il croisait régulièrement dans les couloirs. Lorsqu’on se penchait sur ce domaine-là, il fallait noter que Rick O’lonell n’avait jamais flirté avec personne. Et ce, depuis sa naissance. Une contradiction avec l’image de play-boy que certains magazines « people » lui donnaient sans aucune raison.

-Merci du conseil, je m’en souviendrais, conclut sans un mot de plus la demoiselle qui esquissa au passage un sourire, malheureusement trop court pour que le regard d’O’lonell puisse en profiter pleinement.
Admirant la jeune femme encore quelques secondes jusqu’à ce qu’elle disparaisse, avalée par le hall d’accueil du building de Beemen Industries que tout le monde rejoignait, Rick se désintéressa de la magnifique apparition dont il avait été privilégié. Son regard aperçu Alfred Kincade, son majordome, qui débarquait enfin sur la place. Le vieil homme vint rejoindre son compagnon et le tint informer du lieu où il avait posé le cargo : celui-ci se trouvait dans un parking au sein d’un immeuble adjacent. Alfred avait visiblement dû éviter un véhicule de sécurité qui vérifiait le secteur. Après tout, on se trouvait dans la Cité Impériale : quel endroit était aussi bien protégé que celui-ci dans la Galaxie ?

-Au fait, Alfred, pourquoi avez-vous décidé de m’accompagner ? Vous aviez peur que je ne réussisse pas à dépasser l’accueil ? Demanda le Sénateur de Naboo à son camarade alors qu’ils se dirigeaient vers l’entrée du bâtiment.
-C’est cela. En réalité, je me suis dit qu’accompagné, vous auriez plus de chances de passer. Ce n’est pas le genre de soirée où les invités débarquent en solitaire, Monsieur Rick. Ce sont des aristocrates, des bourgeois. S’ils ne viennent pas en couple, ils prennent au moins le soin de venir avec un majordome ou un droîde de protocole. Histoire d’afficher leur supériorité –leur élégance, si vous préférez- par rapport aux autres…
La porte du hall passée, les deux hommes levèrent les yeux vers le plafond pour admirer les majestueuses décorations qui leurs étaient proposées. Certains tableaux accrochées aux murs devaient valoir très chers. L’un d’eux représentait la Ière Grande Bataille de Coruscant qui avait opposé les forces Impériales de l’Empire Galactique de G-Man aux troupes Séparatistes du Général Mufus. Le ciel y était peint de manière apocalyptique. Des boules de feu jaillissaient du ciel et venaient s’écraser sur les gigantesques bâtiments de Coruscant, en proie aux flammes… S’il les regardait –et s’il admirait de telles œuvres- Rick n’était qu’un novice lorsqu’il était question d’art, contrairement à tous les invités présents qui discutaient longuement sur les couleurs utilisées et sur les techniques picturales que les peintres maniaient avec la perfection… Le Sénateur de Naboo n’avait pas été élevé et éduqué dans une culture du savoir artistique suprême. A aucun moment de son enfance –et même de sa vie- il n’avait connu les cours de piano ou les enseignements de l’art contemporain. Élevé dans les champs de culture de Dantooine, il n’y avait appris que la dure loi naturelle du travail : l’importance de la discipline, le sens des responsabilités… Rick remerciait ses parents adoptifs de l’avoir éduqué dans ce mode de vie, sans quoi il ne serait pas l’homme qu’il est aujourd’hui. Peut-être -même- aurait-il été à la place de ces bourgeois sans cette éducation paysanne, à participer à de interminables discussions sur la couleur d’une peinture…

S’ils avaient réussi à entrer dans l’impressionnant bâtiment de Beemen Industries, le plus compliqué était encore à venir. En effet, le hall n’était que la première étape, et si celle-ci s’était révélée –très- simple à passer, ce n’était pas le cas de la seconde étape qui représentait la sécurité et le contrôle des invités. Quatre colonnes s’étaient formées et, au bout de chacune, deux gardes surveillaient les invitations de chacun à la soirée de gala. Les invités étaient ensuite soumis à un détecteur de métaux et le tour était joué. Si ce dernier contrôle ne gênait en rien le Sénateur de Naboo qui n’avait pris aucune arme sur lui, ce n’était pas le cas de la première sécurité. Comment pouvait-il se procurer une invitation dans les deux minutes à venir ? Le jeune homme se retourna vers Alfred dans l’espoir qu’il ait une solution, lui qui l’avait tant assisté depuis leur départ de Naboo. Malheureusement, le regard du vieil homme en dit long : Alfred était autant à court de solution que son camarade. La dernière solution était de faire machine arrière pour ne pas attirer l’attention sur soi, mais il était désormais trop tard pour engager cet échappatoire : ils étaient sur le point de se faire contrôler par les gardes de la sécurité de Beemen Industries. Rick allait devoir montrer à son majordome ses qualités d’improvisation.


-Votre invitation, Monsieur, demanda un des deux gardes à son encontre.
Faisant mine de chercher la dite invitation à l’intérieur de sa veste, le Sénateur de Naboo essaya avec tant bien de mal de gagner le peu de temps qu’il pouvait s’approprier. Il espérait au fond de lui qu’Alfred trouve une alternative de secours et les sortent de cette situation embarrassante. Mais le vieil homme n’avait aucune idée en tête. Il n’avait donc à aucun moment user de l’ironie lorsqu’il avait déclaré à son compagnon de voyage qu’il pouvait « user de son charisme » pour remplacer l’invitation dont il n’était pas en possession. Loué soit le jour futur où Rick réussirait à connaître et à comprendre parfaitement le vieil homme qu’il fréquentait depuis trop peu de temps. Mais avant de penser à l’avenir, encore fallait-il penser au présent. L’attente se faisait longue et les gardes commençaient à s’impatienter…

-J’ai dû la laisser tomber à bord de mon taxi privé au moment de donner le pourboire au chauffeur… réagit le natif de Dantooine avec un sourire propice à la situation gênante dans laquelle il avait mis les pieds, Alfred, vous ne l’auriez pas sur vous ?
Si le Sénateur redoutait une chose au moment de passer le contrôle de sécurité, c’était bien d’attirer l’attention sur sa personne alors que sa présence en ces lieux devait être la plus discrète possible. Malheureusement, plusieurs gardes commencèrent à s’intéresser à ce premier cas de figure de la soirée où un –invité- ne présentait pas son invitation. Gêné, cet –invité- commença à être gagné par le stress et sans le soutien de son majordome qui improvisa à son tour pour justifier l’absence de carte d’entrée à la soirée de gala, il aurait déjà paniqué et aurait certainement eut une réaction qui l’aurait décrédibilisé.

-Nous allons vérifier votre nom dans nos données, Monsieur… ? finit par demander le garde en attrapant un mini-datapad dans son blazer avant de fixer du regard le présumé convive.
Le moral de Rick remonta un peu lorsqu’il prit conscience qu’il n’était peut-être pas aussi connu en ces lieux qu’il ne devrait l’être. Après tout, il n’était que le Sénateur de Naboo, un monde paisible de la Bordure Médiane sans histoire ou influence à l’échelle galactique. Il n’était pas le Sénateur Nocturna de Coruscant, ni un haut dirigeant de Corellia comme l’ex Général Séparatiste Mufus aujourd’hui Président du monde aux chantiers navals universellement connus. S’il aurait été en possession de cette foutue invitation, peut-être aurait-il pu se permettre de garder son identité secrète sans que personne n’ait à la révéler à sa place. Mais il devrait passer par là. Sauf qu’au lieu d’arranger la situation dans laquelle il s’était placé, révéler son nom pouvait avoir pour effet de le mettre d’avantage dans l’embarras. Car il était évidemment absent de cette liste de données qui comportait les noms des différents invités…
Rick O'lonell a écrit:
Au service secret de Sa Majesté (2) Malory-bond---agent-secret-3ff6612
- Malory Bond -
L’ancien militaire parla tellement lentement qu’il sembla décliner une à une les lettre de son nom et de son prénom. Mais une aide du ciel se produisit subitement. Alors qu’il n’avait même pas eu le temps de dire la troisième syllabe de son nom, une voix douce et mélodieuse arriva de nulle part et vint au secours du premier représentant de Naboo au Sénat. Cette voix fut bientôt accompagnée d’une représentation physique habillée en robe de soie de couleur blanche. La même qui était venue à l’encontre du jeune homme en smoking il y a une quinzaine de minutes en arrière dans la cour d’accueil du bâtiment…

-Monsieur Bond, gratifiant cette réponse d’un exquis baiser sur la joue droite de celui qui -vraisemblablement- se trouvait être son compagnon, la jeune femme entoura le bras du jeune homme et donna tout un sens à sa précédente réaction verbale, excuse-moi mon ange, je viens de tomber sur Emilio Largo et sa femme, de vieux amis que j’ai rencontré sur Corellia il y a deux ans… Tenez, notre invitation, fit-elle en transmettant un passe électronique au garde qui se désintéressa de Rick pour se concentrer d’avantage sur la charmante jeune femme, vous avez failli l’oublier sur la banquette arrière de notre transport, Alfred. Faites attention à l’avenir.
-Veuillez me pardonner Madame, je tâcherai de ne plus répéter l’erreur, s’excusa habilement le vieil homme en baissant la tête, montrant par la même occasion ses talents d’acteur avec cette improvisation réussie.
Se tournant furtivement vers Alfred avec un léger sourire en coin, Rick se laissa tomber dans le jeu rondement mené par sa compagne de circonstance. Ils réussirent enfin à passer le premier contrôle. Le second et dernier passage au détecteur de métaux n’était alors plus qu’un jeu d’enfants. Les deux hommes de Naboo avaient enfin réussi à s’inviter à cette soirée. Ils pouvaient se dire que le plus dure était derrière eux, mais aussi que leur mission commençait véritablement à ce moment.

-Je commence à croire que la cigarette n’était qu’une excuse pour boire un verre en ma compagnie, mademoiselle Bond… plaisanta l’ancien militaire alors qu’il observait minutieusement la gigantesque salle de réception de la société Beemen.
-Ne vous faites pas d’illusion : vous étiez seul et moi aussi, coupa la jeune femme qui gardait toujours son beau sourire, d’ailleurs, heureusement que j’étais présente pour vous, remerciez-moi de vous avoir évité des ennuis… Monsieur ?
-Appelez-moi Rick, Rick tout court, répondit l’homme au smoking, qui croisait pour la première fois depuis plusieurs minutes le très beau regard de la jeune demoiselle.
-Alors appelez-moi Malory, tout simplement Malory… rajouta-t-elle, fixant de ses yeux sombres mais tellement captivants le portrait du Sénateur de Naboo qui ne semblait pas –pour l’instant- démasqué.
Derrière eux, le vieil Alfred Kincade semblait presque mis à l’écart mais il était suffisamment sage pour ne pas tomber dans la jalousie pure. A l’inverse, cette situation était presque à le ravir, puisque son protégé sortait –une fois n’est pas coutume- du train-train habituel de politicien dans lequel il était plongé 24 heures sur 24. Il était vrai –demandez aux Naboos- qu’on avait jamais observé une seule fois le Sénateur O’lonell en charmante compagnie, le politicien étant toujours apparu célibataire aux yeux du monde de la Bordure Médiane et de la Galaxie. Et si ça pouvait lui redonner confiance, si ça pouvait faire en sorte de lui supprimer tous ses maux intérieurs… alors tant mieux, pensait Alfred. Rick O’lonell devait à tout prix reprendre confiance en sa personne. Retrouver le sourire, pour faire plus court. Retrouver le sourire et la joie de vivre comme un citoyen lambda. Comme Monsieur tout le monde.

La salle de réception de Beemen Industries accueillait désormais l’ensemble des personnes venues assister à la présentation du nouveau produit phare de l’entreprise. Il y avait là des membres de cette dernière, mais aussi des membres de la haute bourgeoisie du Noyau, quelques diplomates de mondes développés et bien-sûr plusieurs grandes personnalités du monde financier galactique. Que du beau monde. Au vu de sa notoriété publique qui -si elle n’était pas aussi populaire que de nombreux camarades du Sénat- était à un bon niveau, Rick se demandait comment on ne l’avait toujours pas reconnu. A moins qu’il ne se fasse une mauvaise opinion de sa propre célébrité à l’échelle galactique, il ne pouvait expliquer le fait que personne autour de lui ne se rende compte qu’un Sénateur était présent à cette soirée de gala. Peut-être était-ce parce qu’un Sénateur, au milieu de toutes ces personnes, n’était rien comparé à l’influence et au pouvoir de nombreux aristocrates et autres individus du monde financier. Peut-être était-ce parce qu’il était moins glorieux de saluer le simple Sénateur de Naboo aux racines paysannes plutôt que le grand directeur d’une multinationale. A chacun sa conception personnelle des choses. Quoi qu’il en soit, au vue de sa mission secrète, l’indifférence des gens quant à sa notoriété publique rendait son objectif bien plus simple à réaliser. Au final, il était bien inutile de s’inquiéter de cette absence d’attention à son égard. Et puis Rick n’avait jamais aimé ces lèches-bottes qui profitaient de la moindre occasion pour se mettre en valeur. Il était bien, dans son monde à lui, et il comptait y rester.


-Veuillez excuser ma curiosité mais… que représentez-vous au milieu de ces enfants de bonne famille ? Questionna soudainement la dénommée Malory en lançant un regard interrogateur à l’encontre d’O’lonell, je cherche désespérément à mettre un nom sur votre visage de gentleman mais je n’y arrive pas…
-Un pauvre gizka égaré au milieu d’une meute de Kaths… déclara astucieusement Rick alors qu’il proposait une coupe de champagne à la demoiselle, cette dernière ne pouvant s’empêcher d’esquisser un nouveau sourire -bien plus naturel que ceux qu’elle avait proposé auparavant-, quant à vous, une charmante jeune femme qui vient « seule » à une soirée de gala… Quelle raison vous pousse à venir ici dans ces conditions ? Demanda à son tour le natif de Dantooine, je cherche –désespérément- à comprendre ce qui vous a poussé à me donner un coup de main à la sécurité...
-Je dirai que… lorsque l’on n’est pas accompagné, on a tendance à se faire trop facilement approcher par les prédateurs Katarns… Répondit habilement la jeune femme qui bût alors une gorgée de champagne, le regard toujours plongé dans celui de son compagnon de circonstance.
-Peut-être en suis-je moi-même un… Dans ce cas, ma question serait plutôt : comment pouvez-vous à ce point faire confiance en un inconnu ? Demanda de plus belle le Sénateur qui, se rappelant qu’il détestait amèrement le champagne, reposa la coupe sur une table proche de sa position.
-Je ne sais pas. Peut-être est-ce parce que nous nous distinguons de ces autres invités. Peut-être est-ce parce nous nous ressemblons, culturellement parlant je veux dire… La jeune demoiselle attrapa directement le verre à pied que venait de déposer son homologue masculin, montrant avec ce geste son attirance pour les bons alcools à 2.000 crédits la bouteille, Je ne peux pas l’expliquer mais vous ne semblez pas à votre place ici. Vous auriez pu trouver une excuse plus originale que la perte de votre invitation dans votre taxi. Ce n’est pas très classe comme motif.
-J’espère qu’à l’avenir vous prendrez un peu de votre temps pour m’enseigner certaines de vos astuces. Vous m’avez l’air d’être une professionnelle en la matière, rétorqua l’ancien militaire Républicain, démontrant ses qualités de rhétoricien.
Rick regarda par-dessus son épaule droite, juste le temps de remarquer qu’il avait perdu toute trace d’Alfred. Le voilà seul, désormais. Observant les aiguilles de sa montre, il pensa que le moment était venu pour débuter les recherches pour lesquelles il avait traversé la moitié de la galaxie. Mais Malory Bond, la jeune femme qui se trouvait en sa compagnie -et qui l’avait aidé à passer la sécurité à l’entrée de Beemen Industries- s’avéra à ce moment-là un problème de taille : comment pouvait-il s’absenter sans qu’elle ne s’intéresse d’avantage à lui ? Elle semblait lire dans les yeux d’O’lonell comme un Jedi était capable de lire dans les pensées d’un autre. L’attitude d’O’lonell, qui ne s’intéressait à aucun invité -mis à part elle- et l’attitude de ces invités, qui ne s’intéressaient pas à O’lonell, le trahissaient. Sa présence dans cette soirée de gala aurait été plausible s’il était en train de discuter finances ou bien s’il était en train de discuter de la dernière partie de golf qu’il avait mené sur Corellia ce mois-ci en éminente compagnie. Mais il restait discret, à l’écart, et se contentait d’analyser chaque personne présente dans la salle.

Une de ces personnes retenait visiblement plus son attention que tout autre. Pour la jeune femme, il ne s’agissait que d’un invité parmi d’autres. Mais pour Rick, il s’agissait de Zain Venan, son désormais célèbre adversaire politique pour les prochaines élections de Naboo. Et celui-ci s’approchait curieusement de lui…

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Au service secret de Sa Majesté (2) Empty Re: Au service secret de Sa Majesté (2)

Message par Admin Dim 28 Jan 2024 - 17:19

Rick O'lonell a écrit:
Au service secret de Sa Majesté (2) Zain-venan---memb...imp-rial-401d0a7
- Zain Venan -
[Membre du Parti Galactique Impérial - Candidat aux élections de Naboo]
Rick regarda tout autour de lui, comme pour trouver une éventuelle échappatoire à cette rencontre qui lui était toute promise. Il devait cependant se mettre à l’évidence : il ne pourrait pas échapper à son rival Zain Venan qui –les yeux braqués sur le Sénateur de Naboo- n’était plus qu’à quelques mètres de sa personne. Tant pis. Il allait devoir affronter verbalement le membre du Parti Impérial Galactique tout en adoptant le sourire de politicien qu’il détestait tant. Celui qui était utilisé pour transformer des propos sincères et francs en des paroles ironiques et amicales. Sauf qu’elles ne l’étaient pas. Mais lorsqu’on apparaissait en public et que les élections étaient prévues dans un futur proche, alors il fallait absolument éviter le faux pas qui coûterait cher. Très cher.

La rencontre entre les deux principaux candidats des prochaines élections de Naboo se produisit enfin. Aucune main serrée mais un simple salut amical de la tête de la part du membre du PIG. Rick lui répondit à contrecœur, dégoûté de devoir saluer une personne aussi vénale que Venan mais se résignant à adopter une belle image de sa personne. Son rival était accompagné de son principal conseiller, celui avec lequel il apparaissait toujours en public : Mass Taa, un Chagrien aussi grand qu’un Wookie et à la nature trompeuse. S’il apparaissait aux yeux de tous comme une personne éloquente et digne de confiance, Rick le percevait d’avantage comme un individu malhonnête et dangereusement influent. Un journaliste de Coruscant affecté dans la Bordure Médiane avait d’ailleurs enquêté sur le passé mystérieux du natif de Champala dans le cadre de ses articles sur les élections Naboos. Proche du Sénateur O’lonell avec qui il entretenait de très bonnes relations professionnelles depuis des années, il était venu l’interviewer il y a plusieurs semaines en arrière et lui avait confié avoir découvert des choses pas très nettes sur le principal conseiller de Venan. Il déclara à l’ancien militaire vouloir se rendre sur Champala pour continuer son enquête puis quitta Naboo dans la hâte, sûr d’être sur la piste d’un gros coup. Cela faisait trois mois aujourd’hui que Rick n’avait plus de nouvelles de lui.

Si seulement son ami journaliste était parti enquêter sur le passé de Venan, Rick aurait pu se servir de cette histoire pour remettre en cause son adversaire dans la disparition de cet homme. Heureusement le natif de Dantooine ne manquait pas d’arguments en vue de la future et proche discussion qu’il allait avoir avec son concurrent. Car les deux hommes n’allaient pas parler du beau temps ou du dernier tournoi intergalactique de Pazaac. Ils ne s’appréciaient guère et nombreuses furent les confrontations sous haute tension lors de leurs rares rencontres en public sur Naboo. Heureusement que les débats télévisés entre politiques n’existaient pas sur la planète de la Bordure Médiane.


- Quelle surprise ! Mesdames et messieurs, quelle chance nous avons d’avoir le Sénateur Rick O’lonell à nos côtés ! S’exclama Zain Venan à haute voix; une manière comme une autre d’attirer les regards et la curiosité des autres sur sa personne, une façon comme une autre d’entraîner O’lonell sur un terrain miné, vous vous intéressez aux implants crâniens ou alors vous manquez de soutien politique pour votre campagne ? Si c’est le deuxième cas, je suis désolé de vous l’apprendre mais ça ne va pas être possible, je le crains, continua le pro-Impérial dans un éclat de rire qui se propagea à plusieurs personnes assistant à la scène.
Rick O’lonell fit mine d’accepter la boutade avec joie mais personne –si ce n’est Alfred- ne pouvait deviner son envie soudaine de refaire le portrait de son –cher collègue- Venan tel un peintre en manque d’inspiration. Ce genre de spasme était bien heureusement révolu et appartenait au passé, celui où Rick O’lonell n’était pas appelé Rick O’lonell. Calme et posé, le natif de Dantooine avait appris à répondre à ce genre d’attaques amicales. Il fallait juste rentrer dans le jeu de son adversaire et faire en sorte de le « chatouiller avec plus de méchanceté ». Il fallait juste faire attention de ne pas déraper et de ne pas engager une joute verbale trop agressive.

-Oh… mais quand pensiez-vous nous présenter cette ravissante demoiselle, Sénateur O’lonell ? dit-il en se tournant vers la jeune femme et en incitant les personnes proches de lui à faire de même, Je pensais que votre célibat vous permettez un dévouement total pour notre chère Naboo, faisant mine d’avoir une révélation, Venan s’approcha de Rick et posa une de ses mains sur son épaule gauche ; celle qui le faisait souffrir… à moins que vous ne vous soyez dit qu’apparaître en charmante compagnie à l’approche des élections ne vous permette de glaner quelques points dans les sondages … Mais oui, je comprends mieux ! Ahah ! Vous avez très bien choisi Rick, vous avez très bien choisi !
La –discussion- entre les deux politiciens était désormais au centre des préoccupations. Rick se retourna brièvement et aperçut qu’une grande partie des invités à la soirée de gala avait arrêté ses discussions diverses pour se tourner vers le cœur des attentions actuelles. Zain Venan avait le don de passionner la foule lorsqu’il était question de s’en prendre à quelqu’un en particulier et –c’était le cas de le dire- il le faisait extrêmement bien. La manière était néanmoins vile. Quelle réaction devait-on avoir lorsque vous étiez choisi comme bête de scène ? Si seulement O’lonell avait le don de figer le temps pour retourner la situation à son avantage… Mais une autre solution était envisageable. Celle de la rhétorique. S’il s’était obligé à rester courtois et respectueux envers son adversaire, la limite pouvait être exceptionnellement franchie. La dignité du Sénateur de Naboo était en jeu.

-C’est étrange d’entendre ces mots de la bouche d’un homme qui a dénoncé une honnête doctoresse d’Alderaan -dont le crime a été de soigner un Chevalier Jedi- aux autorités Impériales. Mais ma mémoire est défaillante, mon cher Venan… Le visage du rival d’O’lonell s’obscurcit soudainement ; Rick choisit ce moment opportun pour s’arrêter et appuyer sa voix, ce médecin-là, il s’agissait bien de votre femme, non ? Celle avec qui vous avez été marié de très longues années ? Ah, ça me revient, en effet. A votre place, Zain, j'aurais la retenue de ne pas parler de choix politique stratégique à mon principal adversaire.
Le sourire de Rick réapparut à moitié alors que celui de Zain Venan disparaissait définitivement. On n’entendait plus aucun rire dans la salle qui venait d’accueillir un silence perturbant. Après quelques secondes où la haine était bien visible dans les traits de son visage, Venan gloussa de plus belle et fit une tape –amicale- sur l’épaule douloureuse de son concurrent politique.

-Ahahah ! Nous avons extrêmement de chance sur Naboo de vous avoir, Sénateur O’lonell ! Je ne dirais jamais assez à quel point je suis honoré de me présenter aux élections contre vous ! Accompagnant ses propos ironiques d’une énième bourrade à l’encontre de Rick –coups qui avait pour effet de faire monter en flèche la tension d’O’lonell- Venan continua sur un ton beaucoup plus professionnel, il faut savoir rester professionnel en toute circonstance. Il faut montrer l’exemple au peuple que l’on représente. Cette femme qui portait mon nom a malheureusement prouvé qu’elle n’était pas digne de porter le statut de citoyenne Impériale. C’est le devoir de tout citoyen Impérial de dénoncer un individu qui, en soignant un terroriste, participe aux crimes monstrueux dont il est l’auteur, vous ne pensez pas ? La sécurité de la nation est primordiale et passe avant tout autre chose. J’ai fait passer le peuple avant le cadre privé et tout citoyen Impérial qui se respecte doit faire de même, conclut le membre du Parti Impérial Galactique en essayant de rallier le plus d’invités dans son camp.
Bien plus que la trahison de sa propre femme, ce qui dégoutait au plus profond de lui-même Rick dans cette histoire était le crime pour lequel elle avait été arrêté : elle avait soigné un individu qui nécessitait des soins ! Quel médecin intègre ne prendrait pas en charge un individu dans le besoin ?

-C’est dans la nature même d’un docteur de soigner l’être blessé. Le laisser dans cet état de souffrance reviendrait à trahir tous ses engagements humanitaires les plus chers. Votre femme ne faisait que son travail, déclara brièvement le Sénateur de Naboo qui n’avait –à vrai dire- pas réellement envie de débattre plus longtemps sur la question, d'autant plus qu'il était question là du statut du Jedi au sein de l'Empire.
-Le soigner pour qu’il tue encore ? Il s’agissait d’un terroriste Jedi, Sénateur. Sa place était à l’échafaud et c’était là que mon ex -et chère- femme aurait dû immédiatement l’envoyer. Elle m’a trahi tout comme elle a trahi l’Empire et ses citoyens, répondit avec fermeté le rival d’O’lonell, dommage que l’Holonet n’ait pas été invité à cette soirée pour qu’elle retransmettre vos propos à l’ensemble de la galaxie. Votre point de vue est minoritaire et aurait fait débat au sein des mondes Impériaux et de Naboo… J’espère que les résultats des urnes vous feront ouvrir les yeux Sénateur, conclut Venan qui adopta un sourire narquois en signe d’irrespect.
Rick aurait voulu répondre mais il fut curieusement coupé dans son élan par le porte-parole de Beemen Industries qui avait pris place sur l’estrade de la salle de réception et qui semblait vouloir débuter la présentation du nouveau produit de l’entreprise. Zain Venan avait eu le dernier mot et il s’en alla vaquer à ses occupations le sourire jusqu’aux oreilles, fier d’avoir dominé un Sénateur devant les membres de la haute société. La mâchoire serrée et le regard froid, O’lonell attrapa une coupe de champagne sur la table adjacente et avala son contenu d’un trait, comme pour faire passer la rage temporaire qui s’était installée en lui. Il allait avoir du mal à avaler l’attitude de son concurrent et les regards rabaissant des différents invités qui semblaient partager l’opinion de Venan. Quelle triste société moderne dans laquelle il vivait… Oubliant la déconvenue passée et se concentrant sur les mots du porte-parole de la société Beemen qui discourait, Rick en vint à oublier sa compagne de soirée. Tournant la tête dans tous les sens en espérant apercevoir une beauté solitaire au milieu de tous ces loups aux esprits ingrats, l’ancien militaire ne retrouva pas la jeune femme qui lui avait permis de passer la barrière de sécurité. Rick se rabattit sur son majordome Alfred mais celui-ci était aussi introuvable. Le gentleman était décidément bien seul ce soir…

Dans sa solitude, le Sénateur de Naboo décida alors d’avancer dans sa mission personnelle. Alors que tous les regards étaient braqués sur la scène où un diaporama holographique grandeur nature venait d’être projeté pour la présentation du nouveau produit de Beemen Industries, Rick s’éclipsa discrètement de la salle de réception et s’infiltra dans un couloir voisin. Il était désormais en pleine action, là où il était le plus confiant et le mieux accueilli…
Rick O'lonell a écrit:
La respiration haletante et les battements incessants de son cœur qui semblait être sur le point d’exploser étaient les seuls bruits sourds que le Sénateur de Naboo pouvait percevoir. Il était désormais seul, dans un bâtiment qu’il ne connaissait guère. Il prenait chaque couloir avec la peur au ventre, celle de faire face à un homme de la sécurité qui le reconnaîtrait dans l’immédiat, lui, le dirigeant d’une des planètes majeures de la Bordure Médiane. Si sa confiance avait gagné quelques points après avoir pris conscience qu’il n’était pas si connu que ça dans les locaux de Beemen Industries, la discussion publique imposée par son rival Venan avait certainement dû changer la donne. Et si le membre du Parti Impérial avait informé les représentants de la société de la présence de l’ancien militaire ? Et si l’information était parvenue aux quatre coins du building de la Cité Impériale ? La discrétion tant voulue par O’lonell à son arrivée venait peut-être de devenir poussière. Mais ça ne changeait pas son objectif : retrouver à tout prix les deux hommes de la Royale Delta Force qui avaient été détectés ici.

Au fur et à mesure de son avancée, Rick emmagasinait de la confiance et de la sérénité. Il constata avec joie que les locaux de Beemen n’étaient pas étroitement surveillés –il ne rencontra que deux caméras de surveillance dans un couloir menant à un ascenseur-. Profitant de la lumière artificielle créée au dehors par l’activité de la Cité Impériale, le Sénateur avançait prudemment mais surement dans le niveau inférieur de la salle de réception qu’il avait quitté il y a plusieurs minutes désormais. Néanmoins les premières difficultés espérées durant le voyage jusqu’à Coruscant apparurent : par où commencer lorsqu’on ne savait rien sur le lieu de notre mission ? L’ancien soldat de la République avait beau avancer sans se faire repérer, il prenait un chemin qui ne se terminerait jamais. Il y avait là des bureaux, des salles de conférence et de réunion, une salle de presse… Mais rien ni quoi que ce soit qui pouvait lui donner des informations utiles. Si cet ascenseur –qui était curieusement le seul passage surveillé du niveau- l’intriguait, il n’avait aucun moyen de l’emprunter sans se faire repérer et alerter l’ensemble des services de sécurité de Beemen Industries : il n’y avait pas un seul angle mort, les caméras étant disposées de façon à empêcher tout étranger d’emprunter l’ascenseur sans autorisation. L’espion qui venait de Naboo commença alors à perdre espoir, celui de revoir un jour ces deux hommes qu’il avait lui-même mené à la mort. Après tout, ce voyage sur la Capitale était plus une mission suicide que tout autre chose. Mais l’homme politique n’avait pas su voir la réalité en face au moment où il aurait dû être réaliste. S’approchant de la baie vitrée d’une salle de réunion d’où il admira la pluie battante qui fit tout juste son apparition, un bruit dans la pièce voisine l’inquiéta et le mit à nouveau sur ses gardes. Se baissant en dessous de la table ronde de crainte d’être repéré, le Sénateur aperçut une ombre dans un bureau proche de sa position. Au point mort dans ses recherches, cette silhouette inconnue tombait à pic : elle pouvait permettre à Rick de le conduire quelque part. Mais alors qu’il s’approchait doucement de cette mystérieuse personne, son comlink émit un léger bruit. Léger mais assez fort pour arriver aux oreilles de l’étrange silhouette qui sembla se tourner vers le Sénateur de Naboo avant de déguerpir sans attendre. La bonne nouvelle, c’est qu’elle ne semblait pas être un garde de la sécurité. La mauvaise nouvelle, c’est que Rick ne semblait pas être la seule personne qui se baladait dans les locaux de Beemen Industries. Il devait redoubler de vigilance dans un environnement de tous les dangers.


« Monsieur Rick, rendez-vous sur le toit du bâtiment dans cinq minutes. »
Alfred fut bref, mais cette communication permettait à Rick de souffler quelques secondes dans l’embarras où il se trouvait. Vérifiant que la silhouette inconnue était bel et bien partie, le Sénateur quitta la salle de conférence et entreprit de se diriger vers les escaliers de secours. Dans le silence le plus total, il hésitait entre une démarche rapide et bruyante ou une ascension lente et prudente. L’ombre qu’il avait aperçu il y a plusieurs minutes en arrière ne lui disait rien qui vaille, et il redoutait de se faire surprendre dans son dos s’il envisageait la seconde solution. Mais s’il adoptait la rapidité au détriment de la discrétion, il avait plus de chances de se faire repérer. Il choisit intelligemment une progression que l’on pouvait situer entre les deux solutions, rythmée et suffisamment agile pour ne pas produire le moindre bruit. Le natif de Dantooine grimpa finalement les quinze étages en un peu moins de dix minutes. Arrivé au sommet, il prit un petit moment pour reprendre son souffle et, appuyé sur la balustrade des escaliers, plonger son regard dans le vide. Il se retourna ensuite et traversa le dernier niveau qui était un labyrinthe de verre kaléidoscopique illuminé par le logo et le nom de la société écrit en grosses lettres au sommet de la tour. Rick emprunta une échelle qui le mena au toit et se retrouva face à un cargo qui ne lui était pas étranger : il avait fait le trajet entre Naboo et Coruscant à bord de celui-ci.

- Tenez, Alfred était déjà là, un sac noir à la main qu’il tendit à Rick, prenez ce dont vous avez besoin. Armes, gadgets, outils de communication… Je vous ai concocté tout un menu d’utilitaires qui facilitera votre mission. Bien que j’espère de tout cœur que vous n’ayez pas à vous en servir, je vous conseille de vous équiper des Blasters modèles ELG-3a et S-5 ; le premier est facilement dissimulable tandis que le second dispose de plusieurs outils intéressants comme un grappin intégré. A utiliser bien évidemment en dernier recours, vous n’êtes pas ici pour engager une lutte armée… Le vieil homme attrapa une boîte noire qu’il entreprit d’ouvrir, révélant à son jeune camarade divers objets de petite taille, une oreillette pour faciliter nos échanges par comlink, un micro-laser pour l’espionnage ainsi que quelques crochets explosifs que vous avez certainement dû utiliser dans votre carrière militaire.
- Comment vous êtes-vous procurés tout ça, Alfred ? Impressionné par l’organisation de son majordome, Rick ne pouvait être que ravi, il s’agit de matériel de haute gamme ! continua le jeune homme en se procurant ce dont il avait besoin.
Appréciant ce dont il prenait possession, Rick regretta l’absence d’un outil qui lui aurait permis de se débarrasser des caméras de surveillance qu’il avait rencontré lors de sa courte promenade dans les locaux de la société. Mais comme s’il lisait dans ses pensées et anticipait chacun de ses vœux, Alfred lui donna subitement une réponse.
- J’oubliais : un brouilleur de caméras pour la discrétion. Je pense que vous en aurez besoin, dit-il en tendant le petit gadget à O’lonell.
Tout semblait tellement si utile que l’ancien militaire s’équipa du plus grand nombre d’outils dont il avait à sa disposition. Il avait bel et bien remarqué la difficulté de sa mission alors qu’il s’était absenté de la soirée de gala pour orchestrer ses premières recherches. Avec la seule force de ses deux bras, il n’irait pas bien loin. Ces gadgets lui permettraient de faciliter son infiltration dans les locaux du bâtiment et, ainsi, de se rapprocher de son but et de son objectif.

- Vous avez toutes les cartes en mains pour réussir, Monsieur Rick. Néanmoins, à partir de maintenant, vous êtes seul. Je vais retourner auprès du reste des invités et si je reste en contact permanent avec vous, je ne pourrais pas agir s’il vous arrive un malheur. Tâchez de faire attention et d’être sur vos gardes en permanence… Bonne chance, conclut le majordome avant de retourner dans le vaisseau.
Le cargo disparut et Rick se retrouva à nouveau seul. L’oreillette à l’oreille gauche, les différents gadgets dissimulés dans sa veste de soie, le blaster ELG-3a camouflé à sa ceinture et le S-5 laissé dans le sac noir qu’il allait devoir planquer quelque part jusqu’à ce qu’il soit dans la nécessité de l’utiliser, l’ancien soldat républicain redescendit l’échelle et s’empressa de traverser dans le sens inverse l’impressionnant labyrinthe de verre kaléidoscopique. Son nouvel équipement l’avait -semblait-il- rassuré. Posséder une arme sur soi donnait logiquement de l’assurance. Peut-être en donnait-elle même trop ? L’oreille du Sénateur de Naboo capta soudainement un mouvement anormal sur sa gauche. Ce réflexe sauva certainement la peau du gentleman qui évita de justesse le poing tendu d’une silhouette obscure qui l’avait rejoint dans sa solitude. Rick n’était plus seul. En fait, il se pouvait qu’il n’avait jamais été seul depuis qu’il avait quitté la salle de réception de Beemen Industries. Aux prises avec un inconnu, le natif de Dantooine lâcha le sac d’équipement sur le sol et affronta son vis-à-vis sans attendre. Il ne fallait pas plus de lumière dans cette salle sombre pour comprendre qu’il n’avait pas l’air de vouloir discuter. Si Rick se faisait surprendre et surpasser par son adversaire, s’en était fini de sa mission de sauvetage. Un surplus de motivation qui l’obligea à employer les grands moyens, n’hésitant pas à porter des coups aux zones stratégiques du corps humain. Il y avait cependant mieux à porter qu’un smoking pour se battre. Tant pis, il devrait faire avec.

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Message par Admin Dim 28 Jan 2024 - 17:19

Rick O'lonell a écrit:
La scène semblait provenir d’un film action à gros budget. S’envoyant des coups si forts et si intelligents que l’on pouvait se demander comment l’un n’avait toujours pas pris le dessus sur l’autre, les deux individus étaient sans conteste à niveau égal. S’il aurait préféré ne pas avoir à combattre durant cette soirée, Rick se prouvait à lui-même qu’il n’était pas si fini que ça. Coups de coude dans le nez, coups de pieds dans les rotules… L’ancien militaire avait encore le sens du combat et respirait toujours l’art des affrontements à mains nus et au corps à corps, même après des années sans entraînements. Si seulement son adversaire ne possédait pas les mêmes qualités, il en aurait déjà fini avec lui et serait passé à autre chose. Mais quel que soit la réalité qui était mise en cause (son âge ou les compétences de son vis-à-vis) aucun n’arrivait à faire la différence et à surpasser l’autre. La fatigue commença donc logiquement à se faire ressentir au vu de l’intensité du combat. Rick décida alors de tenter le tout pour le tout et de changer dangereusement de tactique : baissant sa garde et sa défense, le natif de Dantooine porta des coups directs et puissants. Il prit le risque de se faire contrer et déstabiliser et c’est ce qui arriva. Un coup de pied l’envoya au sol et il manqua de frapper de plein fouet la baie vitrée qui donnait sur le vide. Mais s’il ne toucha pas le mur en verre, ce fut son adversaire qui le fit après avoir été victime de la supériorité qu’il venait de gagner en envoyant Rick au sol. Le Sénateur de Naboo déstabilisa à son tour l’individu qui s’en était pris à lui et, d’un coup violent du pied droit, l’envoya s’écraser contre la vitre. Celle-ci explosa et le souffle du vent vint décoiffer le gentleman qui crut pouvoir respirer quelques secondes. Juste quelques secondes. Car dans sa chute, son adversaire avait eu le temps d’attraper son pied et de l’entraîner avec lui dans le vide. La situation devenait bien plus préoccupante que Rick ne l’aurait imaginé au départ : le voilà à deux doigts de la mort. C’était sans compter sur le facteur chance qui l’accompagnait, au même titre que le sac noir d’Alfred qui se retrouva dans les bras de Rick lorsque celui-ci débuta sa chute libre. Ouvrant le sac aussi vite qu’il le put, l’ancien militaire attrapa le blaster Naboo S-5 et activa aussitôt le grappin qui s’accrocha rapidement au niveau d’où les deux hommes venaient de tomber. Si seulement son adversaire possédait un grappin sur soi au moment de faire cette chute vertigineuse. Celui-ci alla s’écraser silencieusement une dizaine de niveaux plus bas dans ce qui semblait être un jardin d’intérieur. Heureusement que ce jardin baignait en partie dans le noir et était inoccupé…

Dans un premier temps, le sort de son vis-à-vis ne le préoccupa guère. Rick se remettait de ses émotions et respirait de grandes bouffées d’air, conscient qu’il était à deux doigts de la catastrophe. Plus que la mort, la découverte du cadavre d’un Sénateur dans un endroit où il n’aurait pas dû être aurait été très un sérieux problème qu’il n’aurait pas réussi à surmonter, même dans l’au-delà. Il était vivant et il pouvait s’estimer heureux d’avoir gardé d’impressionnants réflexes. Mais un souci de taille apparaissait maintenant : et si le cadavre qui avait subi une chute de dix étages était découvert par quelqu’un ? Cette pensée dérangeante remit sur pieds le Sénateur qui attrapa le S-5 et le sac d’équipement avant de se précipiter vers l’escalier de secours. Sautant les marches cinq par cinq et manquant à plusieurs reprises de se fracturer une jambe, Rick arriva au niveau souhaité et se rua au milieu du jardin d’intérieur qui, du quinzième étage, avait semblé bien plus petit. Le corps de son adversaire avait eu la chance de tomber dans une source d’eau profonde, ce qui avait évité toute trace de sang bien trop compliquée à nettoyer et à effacer sur le sol. Néanmoins, le visage avait semblait-il cogné quelque chose à la vue du traumatisme bien visible : son nez était en quatre morceaux et sa mâchoire était entièrement rentrée à l’intérieur du crane… Inutile de rentrer dans les détails. Il fallait désormais réagir quant au cadavre : que fallait-il en faire ? Le laisser pourrir ici ou ne plus laisser aucune trace de son existence ? L’embarras était bien plus grand que Rick ne l’aurait imaginé : le voilà qu’il se trouvait dans la posture d'un meurtrier. La légitime défense, pourrait-il plaider face à l’accusation que représentait sa conscience. Mais il avait tué un homme. Mettant de côté sa peur grandissante, le jeune homme analysa l’individu avec lequel il avait combattu et remarqua qu’il ne s’agissait ni plus ni moins d’un garde de sécurité. Il mit les mains dans ses poches et retira un précieux sésame : un passe de sécurité qui semblait pouvoir lui permettre d’accéder à des niveaux qu’il ne devrait pas approcher. Remettant le corps dans l’eau et se rassurant en se disant qu’il ne serait pas visible tant que le jour ne serait pas levé, Rick allait se retourner et quitter les lieux lorsqu’il entendit une voix provenant du cadavre. Il eut peur que celui-ci reprenne vie mais il s’agissait ni plus ni moins de son comlink qui captait une communication. Attrapant l’oreillette du garde de sécurité qu’il avait tué, Rick écouta la voix qui s’en échappait et constata qu’un camarade de son récent adversaire essayait de le contacter.

« Curt ? Curt ? Confirme-nous qu’il n’y a rien à signaler. »

« RAS, c’est seulement deux invités… qui ont voulu être un moment seuls. » s’empressa de répondre Rick, serein.
« Très bien. Dis-leur de ne pas s’éloigner de la salle de réception et surveille-les jusqu’à ce qu’ils y retournent. Taner, terminé. »

La communication s’interrompit et Rick s’estima heureux d’avoir un accès direct aux communications de la sécurité. Avec cet outil, il serait au courant de chaque agissement des gardes de Beemen ainsi que de chacun de leurs doutes et de chacune de leurs préoccupations. Un mal pour un bien, au final. Laissant le cadavre à sa décomposition naturelle, Rick décida d’abandonner le sac d’équipement près du corps et retourna vaquer à ses occupations, armé de ses nouveaux gadgets. Il n’allait cependant pas pouvoir s’en servir de sitôt. Au détour d’un couloir où sa présence ne devait certainement pas être tolérée, le politicien se retrouva coincé par deux gardes de la sécurité qui comprirent qu’il y avait là un élément inconnu et étranger. Tournant incessamment la tête de tous les côtés en espérant trouver une issue de secours, il finit par tomber dans un cul de sac. Un final loin d’être de beauté... La lumière des lampes-torches des gardes s’approchait dangereusement et Rick finit par s’avouer vaincu. Il faisait désormais face à la lumière, prêt à inventer une excuse de cour d’école pour se sortir des beaux draps dans lesquels il s’était fourré. Ce qu’il n’avait pas prit en compte, c’était l’état de son smoking et notamment les traces de sang que l’on pouvait facilement déceler sur ses manches. Cela ne faisait plus aucun doute : il était fini. C’était sans compter sur une douce et délicate mate qui agrippa le bras gauche d’O’lonell et qui l’attira contre une porte adjacente.

-Ayez l’air naturel. Sénateur O’lonell... Dit-elle en chuchotant.
Rick sentit les lèvres délicates de son sauveur de poser sur les siennes. Il ne s’agissait ni plus ni moins de la charmante Malory, qui s’était retrouvée on ne sait comment ici, par le plus grand des hasards. Quoi qu’il en soit, voilà qu’elle sauvait une seconde fois le Sénateur O’lonell d’une situation embarrassante. L’échange exquis dura près d’une minute, le temps que les deux gardes s’aperçoivent qu’il n’y avait aucun danger. La lampe torche braquée sur le couple d’un soir, ils se dévisagèrent et partagèrent un regard gêné, conscients qu’ils n’avaient pas été invités. Ils s’empressèrent de leur tourner le dos et de rebrousser chemin.

« Curt, tes deux tourtereaux se sont rapprochés des appartements privés de nos invités. Garde un œil sur eux, je dois retourner surveiller le VIP 1.
Taner, terminé. »

-Message reçu cinq sur cinq, répondit Rick -d'avantage pour Malory que pour le dénommé Taner- avant de reprendre sa passionnante occupation...
Rick O'lonell a écrit:
Ils restèrent plusieurs minutes ici, dans le noir, à profiter de ce rare moment de tranquillité, jusqu’à ce que la jeune femme s’interrompe, ouvre la porte contre laquelle ils étaient blottis et s’infiltre à l’intérieur tout en invitant son compagnon d’un soir à la rejoindre. Il ne s’agissait ni plus ni moins que d’une chambre studieuse. Tout en appréciant le confort et la beauté de la pièce, Rick se remettait de ce qu’il venait de vivre et priait au plus profond de soi-même pour que ce moment de repos ne soit pas gâché par un cadavre qui gisait quelques couloirs plus loin.

-Vous avez le don de vous trouver là où vous ne devriez pas être. Heureusement que le mien me permet d’être là où vous vous trouvez et de vous sortir des situations embarrassantes dans lesquelles vous vous retrouvez à chaque fois, déclara la charmante jeune femme qui était en train d’enlever ses chaussures, faites comme chez vous, Sénateur. Vous ne devez certainement pas disposer d’une chambre vu qu’elles sont réservées aux invités. Ce n’est pas tous les jours que l’on a la chance de partager ses appartements avec un politicien de renom, continua-t-elle avant de disparaître dans la pièce voisine.
Rick eut un sourire gêné. Il aurait préféré que la jeune femme ne sache pas réellement qui il était, car il était désormais vu sous un autre angle par celle qui l’avait sauvé à deux reprises en une soirée. Alors qu’elle l’avait perçu comme différent lors de leur première rencontre il y a un peu plus d’une heure, elle semblait désormais le voir comme un semblable du reste des invités. Du moins c’est ce que le principal concerné pensait. Peut-être avait-elle tout simplement une dent contre les hommes politiques. Restait à savoir ce qu’ils lui avaient fait pour que son regard d’ordinaire si innocent soit devenu si sombre en l’espace de quelques instants. Elle hésitait désormais à lancer des regards charmeurs vers le gentleman, fuyant ses yeux comme si elle voulait l’empêcher de savoir ce qui se trouvait au plus profond d’elle-même.

-Il y a un smoking à votre taille dans la salle de bains. Je ne veux surtout pas savoir ce qui est arrivé à celui que vous portez… Annonça sur un ton sec Malory qui, si elle ne le dit pas explicitement, parlait sans aucun doute du sang mystérieux qui recouvrait les deux poignets du Sénateur.
Abandonné dans le couloir d’entrée de la chambre, Rick dut se résoudre à se rendre dans la salle de bains. Il prit enfin le temps de se regarder et d’admirer l’état déplorable de sa tenue de soirée. Lui qui pensait que tout allait se dérouler en douceur. Le Sénateur retira sa veste ainsi que sa chemise avant de se passer la tête sous l’eau. Il se regarda alors dans le miroir, et fixa en particulier les quelques blessures récentes et plus anciennes qui étaient parfaitement visibles sur son corps. Une profonde cicatrice sur le torse qui remontait à l’époque Républicaine et à ses années militaires, une infime brulure sur les côtes qui remontait à son enfance… Si l’esprit évoluait et était en mesure de passer à autre chose et de laisser le passé derrière soi, le corps était l’unique chose qui gardait l’ensemble des traces du vécu antérieur. La cicatrice sur le torse laissait ainsi ressortir le matricule « Delta 66 » au plus grand dam de l’ancien militaire qui n’avait plus rien à voir avec cet homme. Mais son introspection l’amena à se concentrer d’avantage sur cette brûlure à priori légère dont il n’avait pas souvenir. Quand fut-elle provoquée ? A quelle période de sa vie son corps décida de l’adopter ? Et de quelle manière le fut-elle ? Le Sénateur ricana quelques instants. Si on lui avait dit qu’il passerait un court moment de sa soirée à réfléchir sur la provenance des différentes marques de son corps, qui sait quelle aurait été sa réaction !

Le smoking dont Malory lui avait parlé existait bel et bien et fut bientôt porté par le Sénateur qui était fraîchement présentable. Le jeune politicien se retourna et rejoignit la pièce principale de la luxueuse chambre où devait se trouver la jeune femme. Rick la trouva allongée sur le lit. Sa première réaction fut de faire semblant de ne pas comprendre où elle voulait en venir et de reprendre le chemin de la salle de bains pour fuir le contexte. Mais il fut rassuré de la voir dans un état non conforme à la pensée qu’il était en train de se faire d’elle : Malory n’était pas en train de lui faire des avances, elle semblait juste emplie de nostalgie. Elle paraissait triste. S’occupant des derniers boutons de sa chemise blanche qui n’étaient toujours pas fermés, Rick s’approcha doucement de la charmante demoiselle et vint se poser à côté de celle-ci. Malory avait les yeux rivés vers la grande baie vitrée de la chambre qui donnait sur la Cité Impériale de Coruscant, elle ne semblait pas vouloir détourner son regard même si une des sept merveilles galactiques se trouvait dans son dos. Ses pensées semblaient bien trop envahissantes pour lui laisser une telle possibilité.

-Sénateur O’lon…
-Rick, coupa le gentleman.
-Rick… Avez-vous déjà eu le sentiment de ne pouvoir faire confiance à personne autour de vous ? Avez-vous déjà eu le sentiment d’être… seul ? Demanda Malory, le regard toujours tourné vers l’extérieur de la chambre.
-Oui. Depuis quelques jours c’est un sentiment qui s’accentue étrangement... En réalité, je crois que je suis né avec cette méfiance. Elle m’accompagne depuis toujours. Après tout, peut-être que certaines personnes sont vouées à emprunter le chemin de la solitude durant leur vie, sans que cela ne puisse changer un jour futur… Répondit Rick avant de tourner à son tour le regard vers la majestueuse Cité Impériale dont la beauté prenait tout son sens la nuit.
-Comment faites-vous pour avancer sans souffrir ? Pour faire comme si de rien n’était ? N’est-ce pas difficile d’être dans l’obligation, chaque jour, de paraître souriant, confiant ? Je le vois dans votre regard : ce miroir qui reflète une image erronée de votre personne…
-Ça l’est… Mais ce que l’on cache en nous peut être une motivation, une source d’énergie. Nos maux et nos démons doivent rester en nous, ils sont une part de nous-même et on ne peut rien faire pour s’en débarrasser. C’est un combat quotidien contre nous-même, notre force et notre volonté découlent de ce combat régulier. Il faut être fort mentalement et physiquement pour le supporter… Rick s’interrompit et en vint à se retrouver dans la même situation que Malory : pensif et nostalgique, Je suis né et j’ai été élevé dans l’incompréhension, dans l’ignorance. Qui suis-je réellement ? D’où je viens ? L’on m’a découvert sur Dantooine, abandonné dans un pré alors que je n’avais que quelques mois. Mes parents adoptifs, de vieux fermiers qui m’ont élevé avec des véritables valeurs, n’avaient aucune réponse à toutes ces questions que je me posais. Il m’a fallu suivre ma propre route pour les obtenir.
Le jeune homme s’étonnait. C’était bel et bien la première fois qu’il évoquait sa vie comme il venait de le faire… Qui plus est, il décidait de le faire avec une quasi-inconnue qu’il n’avait rencontré que depuis quelques heures ! Mais une force inconnue lui disait de faire confiance à cette jeune femme. Elle lui semblait presque familière. Et elle paraissait partager les mêmes maux intérieurs que lui. Quelque chose l’obligeait presque à se confier à Malory, la seule personne qui semblait à même de comprendre ce qu’il éprouvait.

-Contrairement à ce que -tu- penses –et quel que soit la raison qui -te- pousse à me repousser depuis que -tu- es au courant de ma véritable identité- je ne suis pas un politicien comme les autres. Je n’ai pas été aimé, adoré et favorisé dans mon enfance comme chaque homme politique peut se vanter de l’avoir été. Je n’ai pas reçu une éducation de qualité. Je n’ai pas été inscrit dans les plus grandes écoles du Noyau et je ne côtoie pas depuis toujours la grande bourgeoisie galactique. L’on m’a envoyé dès mon plus jeune âge dans les champs agricoles de la rurale Dantooine, délaissant l’école et les études pour le dur labeur des terres… Sans qu’il ne le remarque, Rick venait d’intéresser la jeune Malory qui avait détournée son regard de la baie vitrée pour fixer l’homme et le passionnant récit de sa vie, Je ne sais pas si l’image que je donne de moi-même aux gens est volontaire ou non. -Tu- penses certainement que je ne suis pas différent du reste des invités, au final. Mais maintenant que je t’en parle, devenir Sénateur m’a permis de me créer une sorte de bouclier. Et en ce moment, tu n’es pas en train de parler avec l’homme politique. Tu parles avec l’homme qui se cache en lui. Et cet homme ne prend que très rarement la parole. A vrai dire, c’est bien la première fois qu’il parle avec quelqu’un… déclara plein de confiance le dirigeant de Naboo alors qu’il tentait désespérément de se contrôler ; mais c’était trop tard, son véritable soi avait pris le dessus sur son masque, Tu dois certainement te moquer de ce que je dis, dit-il en souriant, à vrai dire je ne sais pas pourquoi je te dis ça à toi. Quand je te regarde, je sais juste que je peux te faire confiance. Je sais juste que tu peux me comprendre, conclut-il les yeux dans ceux de Malory.
Il était difficile de savoir depuis quand le natif de Dantooine gardait ces mots pour lui-même. Mais quel soulagement il devait éprouver après les avoir partagé avec une autre personne ! Il ressentit curieusement comme un poids en moins en son intérieur. Cette soirée était-elle une étape clé de sa vie ? Etait-elle le point de départ d’un renouveau ? Depuis qu’il était revenu de la Forge Stellaire, Rick s’était perdu. L’état dans lequel il était depuis la bataille lointaine ne pouvait pas faire partie du futur, c’était tout bonnement impossible.

-Mes parents ont été tués alors que j’étais très jeune. On vivait alors sur Coyn, dans l’Espace Sauvage. Nous étions différents de par notre nature même : nous étions l’une des rares familles de colons humains qui s’étaient installés sur ce monde. Mon père était artisan et était au service des Coynites tout comme l’était son père, son grand-père, son arrière-grand père… Nous vivions parmi eux depuis des générations et, pourtant, cela n’a pas empêché les Coynites de se montrer hostile à notre égard. Car si j’ai été élevée sur ce monde, cela n’a pas empêché ma mère de m’éduquer dans la culture humaine galactique. Que serais-je devenu si j’avais grandi comme un Coynite ! Nostalgique, la jeune Malory s’était de nouveau tournée vers la baie vitrée ; Rick pouvait percevoir la tristesse dans sa voix et dans son regard, Ils ne comprenaient pas que je puisse être… différente. J’ai été rejetée durant toute mon enfance par ces monstres… Mes parents étaient là pour m’apporter du réconfort et de l’amour mais ils me les ont enlevés sans raison ! Quelques larmes perlèrent sur les joues de la jeune femme S’ils respectent un code d’honneur –code qui les a empêché de s’en prendre à mon père sans raison- ils réussirent à le piéger. Mon père dut combattre contre un redoutable guerrier, Tragal Ua’t. Il savait très bien qu’il allait mourir : il n’avait rien d’un combattant… L’on réussit à s’enfuir avec ma mère mais ils nous retrouvèrent et on fut réduit en esclavage quelques jours plus tard. Si j’ai eu la chance d’être épargnée et de m’occuper de tâches domestiques, ma mère n’a pas connu ce cas de figure. Violée… Torturée… Elle en est morte… S’il aurait pu revenir en arrière, Rick n’aurait tout simplement pas dit un mot sur sa vie : à côté de Malory, il avait eu une enfance de rêve, Je ne les ai pas laissé reproduire sur moi ce qu’ils ont fait subir à ma mère. J’ai agi. Je me suis laissé emporter par la colère. J’ai été… soulagée… Ils ont eu la preuve qu’une petite humaine de 15 ans -bien qu’aidée par des « Af'Harl », des Coynites qui n’ont pas respecté le code d’honneur ; des bannis, en quelques sortes- pouvait mettre fin à la vie de soi-disant guerriers de trois mètres de haut. Contrairement à eux, je n’avais pas de code d’honneur. Et je m’en suis porté à merveille ! Mais j’ai voulu obtenir des informations avant de passer à l’acte. J’ai voulu savoir ce qui les avait réellement poussés à nous exclure de leur société. Un servant de Tragal Ua’t, le Coynite qui nous avait réduit en esclavage, m’a révélé avant de mourir qu’ils avaient passé un accord avec des marchands étrangers désireux de s’installer dans notre cité. Ces marchands avaient un obstacle sur leur route : mon père qui, grâce à un accord passé entre l’un de ses illustres parents et l’un des vassaux du Roi, avait la garantie d’avoir la priorité absolue sur les ventes d’armes blanches et d’équipement de combat aux guerriers Coynites dans notre cité. Très à cheval sur l’honneur et l’estime qu’ils doivent porter à chacun, rompre ce contrat sans aucune raison valable aurait été mal vu par la communauté Coynite et plus particulièrement par le souverain de Coyn. Ils ont donc monté, ensemble, une manœuvre pour renverser les privilèges de mon père. Ce que tous n’ont pas su, c’est que ces marchands ont remercié Tragal Ua’t et ses fidèles servants en les équipant d’armes et de combinaisons modernes. Ces outils venant de l’étranger leur ont permis d’affronter les Coynites qui se trouvaient à la tête de notre cité, dans le respect de leur code. Ils ont ainsi pris leur place, et signé un nouvel accord avec ces marchands qui ont vu leur souhait se réaliser…
Rick découvrait à quel point une charmante jeune femme à priori sans histoire pouvait cacher une enfance douloureuse. Elle était au final pas si différente que lui : Rick cachait ses maux sous son apparence de politicien là où Malory camouflait son horrible vécu sous sa silhouette de demoiselle charmeuse et séduisante. Restait leur histoire personnelle qui ne pouvait être comparée. Une histoire que Rick, à certains moments, avait du mal à comprendre. Notamment tout ce qui touchait aux Coynites, à leur société et à leur « code d’honneur ». Ses carences en histoire des races et des espèces galactiques devaient payer un jour ou l’autre. Mais le natif de Dantooine s’était d’avantage concentré sur un point à priori secondaire du récit que venait de lui conter la jeune femme. Cette dernière évoquait des « marchands étrangers » vendeurs d’armes et d’outils de combats. Cela lui avait sauté aux yeux. Il ne put s’empêcher de partager sa probable hypothèse avec Malory.

-Ces marchands dont tu as parlé… Avaient-ils un lien avec Beemen Industries ? » demanda d'une voix calme le Sénateur de Naboo.
-Cela fait plus de dix ans que ça s’est produit et pourtant je me demande toujours comment une telle société peut faire passer ses intérêts économiques avant la vie d’être vivants ! Éclata Malory qui tomba instinctivement dans les bras d’O’lonell, celui-ci essayant comme il le pouvait de rassurer la jeune femme bien qu’il savait pertinemment qu’il ne pouvait rien faire de plus pour la réconforter, J’ai réussi à m’enfuir de ce monde horrible, et là où d’autres se seraient laissés aller à la facilité en entrant dans des commerces illégaux sans jamais en ressortir ; je me suis responsabilisée et j’ai survécu du haut de mes seize ans. Durant deux années je me suis débrouillée comme une adulte. J’ai parfois adopté de mauvaises habitudes et je n’en suis pas fière, mais ce que j’avais vécu me laisser penser que je devais survivre par tous les moyens. C’est lors de mes dix-neuf ans que j’ai réussi à rallier Corellia d’où j’ai engagé des poursuites judiciaires à l’encontre de cette crapuleuse société. J’ai demandé de nombreux soutiens politiques. J’en suis même venu à rencontrer un Sénateur idéaliste qui travaillait depuis de longues années sur l’immoralité dont faisaient preuve de nombreuses multinationales au sein de l’Empire. Il était prêt à attaquer de plein fouet Beemen. Mais par un hasard fulgurant, à l’aube de sa campagne politique pour se faire réélire sur son monde, ce Sénateur a choisi de se délester de cette affaire sans donner de raisons, si ce n’est qu’il s’était trompé et que je devais faire de même. Un mois plus tard, j’ai appris que ce Sénateur était réélu avec une majorité écrasante. Le directeur général de Beemen Industries lui adressait au même moment ses plus sincères félicitations et ses vœux de réussite… Inutile de préciser qu’ils faisaient la une des journaux de l’Holonet dans les semaines suivantes pour la signature d’accords commerciaux, la tristesse avait laissé place au dégout dans la voix de la demoiselle, -Tu- sais désormais pourquoi je -haïs- la haute société. Politiques, aristocrates, financiers… Ils ne connaissent pas la morale, l’éthique. Les années passent et ça devient de plus en plus pire. Au dam de nous autres, pauvres citoyens de troisième zone qui devons penser à survivre avant d’espérer vivre.

Le Sénateur de Naboo était resté bouche bée. Les mots de Malory étaient tellement vrais… Et en plus de décrire une triste réalité, ils avaient le don de pousser la réflexion de Rick bien plus loin qu’il ne l’avait déjà fait. Avait-il donné une seule fois l’impression, au court de ses quatre années dans la politique, de faire partie de ces êtres immoraux dont avait parlé la jeune femme ? Si oui, s’en était-il déjà rendu compte ?

Tout ce qu'il trouva à dire comme réponse fut un simple "Désolé". Simple, mais sincère...

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